
- Le château de Montségur, est en fait, le seul château "vraiment" cathare... L'église cathare au concile de Mirepoix le fit construire aux abords de 1206, tout en haut d'un piton rocheux appelé "pog", à 1207 m d'altitude (les autres châteaux furent simplement occupés par les cathares).
Montségur est plus qu'un château. Montségur est un lieu de mémoire où plane, plus que partout ailleurs, l'ombre du drame cathare.
- Lorsque la décision de sa construction fut prise, aucune menace ne planait sur le catharisme et les raisons de sa conception restent un peu difficile à expliquer; mais très vite, son utilité fut prouvée et ses ennemis allaient lui attribuer des surnoms tel que : "le Vatican de l'hérésie", "la tête du dragon", "la synagogue de Satan".Le château de Montségur, est en fait, le seul château "vraiment" cathare... L'église cathare au concile de Mirepoix le fit construire aux abords de 1206, tout en haut d'un piton rocheux appelé "pog", à 1207 m d'altitude (les autres châteaux furent simplement occupés par les cathares).
- Montségur est plus qu'un château. Montségur est un lieu de mémoire où plane, plus que partout ailleurs, l'ombre du drame cathare.
Lorsque la décision de sa construction fut prise, aucune menace ne planait sur le catharisme et les raisons de sa conception restent un peu difficile à expliquer; mais très vite, son utilité fut prouvée et ses ennemis allaient lui attribuer des surnoms tel que : "le Vatican de l'hérésie", "la tête du dragon", "la synagogue de Satan".
En 1232, le site était devenu le point de rendez-vous de tous les "bon-hommes", qui se retrouvaient face au dernier refuge de la répression grandissante. Mais en 1242, Pierre Roger de Mirepoix, à la tête d'hommes d'armes venant de Montségur, firent une ultime tentative militaire durant laquelle ils massacrèrent l'Inquisiteur Guillaume Arnaud et sa suite, à Avignonet (Haute-Garonne). Il n'en fallut pas plus à la Régente Blanche de Castille, qui voulait en finir avec l'hérésie, pour ordonner l'attaque et la destruction de ce dernier nid de résistance en 1243 lors du concile de Béziers. Plusieurs milliers d'hommes (6000 ou 10000 selon les dires), avec Hugues des Arcis (sénéchal de Carcassonne) et Pierre Amiel (Archevêque de Narbonne) à leurs têtes, prirent le chemin de la conquête du "pog" et ce fut le début d'un siège qui dura onze mois (de mai 1243 à mars 1244).
Onze mois, durant lesquels, 150 hommes en armes et 200 parfaits (certaines sources affirment même qu'il y aurait eu entre 500 et 600 personnes), ont résisté dans ce château aux dimensions modestes (70m x 20m), à un hiver entier à subir le froid dans ce pays de neige, à endurer les privations (en état de siège il n'y avait que les paysans des alentours qui pouvaient occasionnellement fournir quelques vivres), aux souffrances des combats face aux attaques incessantes de l'armée royale. Onze mois durant lesquels ils n'ont pas perdu la foi, ni l'espoir... Espoir alimenté par le fait qu'une armée entière ne pouvait les atteindre en haut de leur refuge, mais également l'espoir de voir arriver à leur secours le comte de Toulouse ou celui de Foix... mais personne ne vint ! A ce moment là, le catharisme ne pouvait plus servir le dessein politique des grands et ils s'en détournèrent... les cathares furent pris au piège de leur refuge aérien.
Les attaques se multiplièrent jusqu'à la Noël 1243, sans que l'armée royale puisse prendre un avantage décisif. A la longue, Hugues des Arcis, voyant ses troupes se lasser d'un siège aussi long, envoya des montagnards Gascons (ou Basques selon d'autres sources...) escalader pendant la nuit le vertigineux "pog" pour attaquer un poste fortifié a l'extrémité orientale du site. Armé à la "légère", comme le content les textes de l'époque, ils arrivèrent à surprendre les défenseurs du poste et à les passer par le fil de l'épée. A la venue du jour, voyant les précipices, ils furent effrayés de leur propre témérité. Ce coup d'audace permit au reste de l'armée de prendre pied sur la crête menant directement au château et au village cathare. Dès lors, les combats se firent plus violents, presque au corps à corps tant les assiégeants se rapprochaient des défenseurs. Grâce à cette position, ils purent même installer un trébuchet qui bombarda la barbacane est du château.
En janvier 1244, Montségur reçu quelques hommes en renfort, les derniers, dont Bertrand de la Baccalaria. Ce dernier construisit une catapulte capable de répondre aux assiégeants. En retour, l'armée royale réalisa, à son tour, une catapulte géante capable de lancer des blocs de pierres de 50 kg, qui ravagèrent l'intérieur du château causant de lourdes pertes. En février 1244, les cathares tentèrent une attaque contre cette arme redoutable, mais sans succès, et de violents combats se déroulèrent pour détruire ces machines de guerre; mais pour les assiégés, tiraillés par la faim et le froid, la situation devint vite intenable.
Le mercredi 2 mars 1244, Pierre Roger de Mirepoix qui assurait la défense du "pog", négocia la reddition avec Hugues des Arcis afin d'éviter un massacre général. Ils décidèrent d'une trêve de 15 jours avant la reddition totale de Montségur, et la vie sauve ainsi qu'à tous les combattants, mais fut intraitable sur le sort réservé aux hérétiques : tous les cathares qui abjureraient resteraient libres, ceux qui refuseraient seraient brûlés.
Pour sauver ce qui pouvait l'être, on regroupa tous les biens de l'Eglise (son "trésor", constitué des legs et surtout d'argent confié, car les cathares, comme les templiers, étaient banquiers) dans une couverture, et quatre parfaits l'évacuèrent durant la nuit en descendant le long du précipice. Ils l'emportèrent au château d'Usson dont la famille était alliée (d'autres disent Montréal-de-Sos), puis dans une spoulgas dans les environs de Tarascon sur Ariège et enfin très probablement en Lombardie où quelques communautés cathares vivaient encore en paix.
Puis le silence retomba sur le "pog" et pendant ces 15 jours de sursis les cathares se préparèrent à la mort. Nombre de non-croyants, de soldats, de femmes, choisirent de se convertir au catharisme décidant ainsi de partager le sort de leurs compagnons. Parfaits et croyants, sachant qu'ils allaient mourir, partagèrent leurs biens entre ceux qui survivraient, puis vint l'heure de livrer le château.
Le 16 mars 1244, Hugues des Arcis et Pierre Amiel prirent possession du château. Pierre Roger de Mirepoix et Raymond de Péreille, après avoir rendu la place, purent partir librement de Montségur. Quand aux Cathares, sous la conduite de leur évêque Bertrand Marty, ils descendirent du château, en une sinistre colonne de 205 à 225 parfaits et se jetèrent dans le bûcher (un enclos de pieux emplis de fagots) dressé au pied du site. Pas un seul n'avait accepté de renier sa foi. Tous, librement, gravirent les échelles et se jetèrent dans les flammes de l'immense bûcher : les couples, nobles, marchands, civils, soldats, tous unis dans leur croyance et le martyre. L'endroit supposé du bûcher collectif fut appelé le "Prat des Crémats" (Pré des Brûlés) et une stèle (photos en bas de la page), érigée en 1960 par la société d'études Cathares, s'y dresse inlassablement pour ne pas oublier la tragédie cathare.
Le chroniqueur français Guillaume de Puylaurens raconte le drame en quelques mots : "Refusant la conversion à laquelle ils étaient invités, ils furent brûlés dans un enclos fait de pals et de pieux où l'on mis le feu...".